Norme électrique NF C 15-100 : le guide clair pour sécuriser et mettre en règle votre installation
Résumé en 30 secondes : la NF C 15-100 fixe les règles de conception, de protection et d’implantation des circuits basse tension dans l’habitat (neuf et rénové). Bien l’appliquer, c’est réduire les risques d’électrisation et d’incendie, préserver votre assurance et valoriser votre bien. Ce guide pratique reprend l’essentiel, pièce par pièce, avec les points à vérifier avant travaux.
Qu’est-ce que la norme électrique NF C 15-100 ?
La norme NF C 15-100 définit les exigences minimales pour concevoir, installer et vérifier les installations électriques basse tension dans les logements et certains locaux tertiaires. Elle encadre la répartition des circuits, la protection des personnes (différentiels ≤ 30 mA), la mise à la terre et la capacité du tableau. Objectif : sécurité des occupants, prévention des sinistres et compatibilité avec les usages modernes (électroménager, domotique, IRVE, etc.).
La norme évolue régulièrement. En pratique, respecter la NF C 15-100 facilite les interventions ultérieures, sécurise une vente (diagnostic) et évite des litiges avec l’assurance.
Pourquoi la NF C 15-100 est essentielle pour la sécurité et l’assurance
Une installation conforme réduit le risque d’électrocution grâce aux dispositifs différentiels adaptés et à une mise à la terre efficace. Elle limite le risque d’incendie via des sections de conducteurs et des protections contre les surintensités dimensionnées. Côté assurance, la conformité constitue un gage de bonne pratique : en cas de sinistre lié à une non-conformité caractérisée, l’indemnisation peut être contestée. Enfin, lors d’une vente, le diagnostic électrique peut révéler des anomalies qui impacteront le prix ou imposeront des travaux.
Principes fondamentaux à connaître
Zones sensibles, niveaux de protection et schéma d’ensemble
La NF C 15-100 distingue des zones à risque (notamment en salle d’eau) et impose des niveaux de protection adaptés pour prévenir les contacts directs et indirects : interrupteurs différentiels ≤ 30 mA, disjoncteurs calibrés, mise à la terre et liaisons équipotentielles. Côté distribution, on vise un tableau lisible : circuits d’éclairage séparés des prises, circuits spécialisés (cuisson, chauffage, LL/LV, IRVE), repérage clair et documentation à jour.
- Tableau organisé : disjoncteur général, interrupteurs différentiels (DDR) et disjoncteurs divisionnaires.
- Sections de conducteurs dimensionnées selon intensité et longueur des circuits.
- Repérage des conducteurs et des circuits pour une maintenance facilitée.
- Protections complémentaires si contexte à risque (parafoudre, sélectivité).
Focus salle de bains : comprendre les volumes
La salle d’eau fait l’objet d’un zoning de sécurité (volumes 0, 1, 2 et hors volume) qui conditionne le choix et l’implantation des appareillages (éclairage, commandes, prises spécifiques). Respecter ces volumes évite l’exposition directe à l’eau et réduit le risque électrique.
Focus cuisine : confort d’usage et sécurité
La cuisine cumule de nombreux appareils : on privilégie des circuits dédiés (plaques, four, LV, LL, réfrigérateur) et une implantation de prises pensée pour le plan de travail. Éviter les multiprises et les rallonges est un impératif de sécurité et de confort.
Champ d’application : logements, locaux tertiaires et cas particuliers
La NF C 15-100 s’applique aux maisons individuelles, appartements et parties privatives, ainsi qu’à certains locaux professionnels (exigences adaptées selon l’activité). Des exceptions existent pour des environnements spécifiques (industriel, agricole, constructions temporaires, bâtiments classés). En rénovation, on tend vers une mise en conformité « dans la limite des travaux » avec priorité aux risques majeurs (terre, DDR, sections).
Règles pratiques pour votre installation
Tableau électrique : protections indispensables
Le tableau est le cœur de l’installation. Bonnes pratiques :
- DDR ≤ 30 mA en tête de groupe de circuits, avec au moins deux DDR pour répartir les usages (limiter les coupures générales) et ne pas surcharger un même DDR.
- Type de DDR : privilégier type A pour circuits cuisson, lave-linge et IRVE ; les autres circuits peuvent être protégés a minima par type AC. (Vérifier l’adéquation avec les appareils électroniques.)
- Disjoncteurs : calibre et courbe adaptés à la section et à l’usage.
- Repérage systématique (étiquettes + légende du tableau) et dossier de suivi.
Sections de conducteurs & circuits spécialisés
On dimensionne les sections selon la puissance réelle et la longueur du circuit. Repères usuels (à valider selon contexte) :
- Éclairage : conducteurs souvent en 1,5 mm² avec disjoncteur adapté.
- Prises usuelles : conducteurs souvent en 2,5 mm² (disjoncteur 16–20 A selon nombre de prises/circuit).
- Appareils puissants (plaques, certains chauffages) : sections supérieures jusqu’à 6 mm² et protections dédiées (ex. 32 A).
Nombre et répartition des prises & points lumineux
La norme vise un confort sans rallonges et une sécurité renforcée : multiplier les prises dans le séjour et près des zones de vie, prévoir des circuits dédiés pour les gros consommateurs, et penser aux usages connectés (box, TV murale, espace bureau). En cuisine, privilégier des prises au plan de travail pour les petits appareils et respectez les distances avec l’évier et les plaques.
Mise à la terre, liaison équipotentielle et repérage
Indispensables à la protection des personnes :
- Liaisons équipotentielles principale (au tableau) et locales (salle d’eau) pour éviter les différences de potentiel.
- Repérage des conducteurs : vert/jaune (protection), bleu (neutre), couleurs vives pour phases.
- Continuité et mesures : vérification de la résistance de terre et tests des DDR lors de la réception et périodiquement.
Mise en conformité : méthode et documents
Quand et comment vous mettre aux normes
Signaux d’alerte : absence de DDR 30 mA, prises sans terre, fusibles obsolètes, tableau vétuste. La rénovation énergétique ou la création d’une cuisine/SDB sont des moments clés pour remettre l’installation à niveau.
- Diagnostic : par un professionnel (priorisation des risques).
- Plan de travaux : donner la priorité à la sécurité (terre, DDR, sections).
- Choix du matériel : conforme à la NF C 15-100 (IP en pièces humides).
- Devis : comparer compétences, assurances et garanties.
- Exécution en sécurité : coupure, consignation, protections temporaires.
- Contrôles : mesures d’isolement, continuité de terre, essais DDR.
- Archivage : garder schémas, factures et certificats.
Consuel, schéma unifilaire et attestation
Pour une installation neuve ou profondément modifiée, le Consuel vise l’attestation de conformité avant mise en service. Demandez au professionnel :
- le schéma unifilaire et la légende du tableau ;
- la gestion du dossier Consuel si nécessaire ;
- une attestation de conformité récapitulant les tests réalisés.
DIY vs électricien : où tracer la limite ?
Un bricoleur averti peut remplacer un luminaire, un appareillage ou réarmer un disjoncteur identifié (coupure et vérification d’absence de tension obligatoires). En revanche, création/modification de tableau, ajout de circuits, travaux en zones humides, mise à la terre et rénovation complète doivent être confiés à un électricien qualifié pour garantir la conformité et l’assurance.
Astuces déco + sécurité
- Plan d’implantation : placer les prises selon l’usage (TV/box, tête de lit, bureau, plan de travail).
- Intégration des câbles : goulottes/plinthes techniques, ou conduits apparents assumés (style industriel).
- Éclairage en couches : général + ambiance + tâche, variateurs compatibles LED.
- Matériels certifiés : respect des indices IP en pièces d’eau.
- Domotique : modules intégrés proprement dans des boîtiers conformes.
FAQ – Vos questions fréquentes
Quels dispositifs différentiels choisir ?
Prévoyez plusieurs DDR ≤ 30 mA pour répartir les circuits (au moins deux). Les circuits cuisson, lave-linge et IRVE sont généralement protégés par un DDR de type A, les autres au minimum par type AC. Veillez au nombre de circuits par DDR pour éviter la surcharge.
Quelles règles spécifiques en salle de bains ?
Respectez les volumes 0/1/2 et le hors volume : chaque volume autorise des appareillages précis (commandes TBTS, prises spécialisées, indices IP). L’implantation dépend de la hauteur, du rayon autour de la douche/baignoire et des contraintes d’étanchéité.
Combien de prises en cuisine ?
Dans une cuisine de plus de 4 m², prévoyez un nombre de prises adapté aux usages du plan de travail, en respectant les distances avec l’évier et les plaques. Évitez absolument les multiprises permanentes.
Le Consuel est-il obligatoire en rénovation ?
Il est obligatoire pour les installations neuves et les rénovations lourdes (avec mise hors tension et demande de mise en service). Pour un remplacement ponctuel d’appareillage, il n’est généralement pas requis — votre artisan vous précisera le cas applicable.
Besoin d’un avis pro ? Demandez un diagnostic de sécurité : en 1 visite, vous repartez avec une liste priorisée des corrections à effectuer et un chiffrage clair.
